Il y a trente cinq ans, mon cousin m’emmena dans un centre bouddhiste en Bourgogne. Ce fut alors que je découvris la pratique de la méditation. J’y passais quelques jours, impressionné par l’ambiance qui régnait dans ce lieu. Il y avait la construction d’un temple, le mélange des gens et des genres, occidentaux d’origines diverses, des personnes asiatiques, des moines tibétains, mais aussi européens, des pratiques exotiques… Je me souviens notamment du prendre soin pour le vivant auquel je n’étais pas habitué : un moine ayant découvert une vipère dans le jardin, la captura et alla la déposer dans un lieu à l’écart du jardin. Cela me surpris à l’époque, tellement habitué à ne pas prendre soin des êtres que je percevais comme nuisibles.
Je quittai les lieux avec l’intention de pratiquer régulièrement ce à quoi j’avais alors goûté : la pratique de la méditation assise .
Pendant quelques mois, je me suis donc régulièrement assis pendant 10 à 20 minutes, immobile, portant mon attention sur mon souffle. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait mais je sentais qu’il y avait quelque chose qui changeait en moi. Je me sentais plus posé, je ressentais moins le besoin de prendre la parole, de faire le clown, de susciter l’intérêt d’autrui.
C’est alors qu’un ami me dit : « C’est pas marrant, t’es plus le même, tu es entrain de changer, tu es moins drôle! »
L’effet fut immédiat, je pris peur et j’arrêtai sur le champ de méditer.
Quand aujourd’hui je repense à cet épisode de vie, il me vient de la gratitude…
– Pour mon cousin, Claude. C’est en partie grâce à lui qu’une petite graine a alors été semé en moi.
Cette graine a mis environ 25 ans à germer, c’est certes long, mais c’est le temps dont j’ai eu besoin pour m’autoriser à l’arroser à nouveau.
– Pour les thérapeutes qui m’ont accompagné sur mon chemin de vie, sans eux je serais certainement encore bloqué dans mes enfer-mements, mes schémas défensifs et répétitifs. Ils m’ont aidé à grandir, à m’ouvrir au monde.
– Pour les enseignants de méditation qui m’ont appris à méditer et m’ont soutenu dans cette pratique
– Pour moi, d’avoir osé m’asseoir à nouveau et à demeurer avec moi en silence , à m’accueillir instant après instant.
J’ai pu ainsi goûté aux fruits de la pratique, de la pleine présence.
Je ne sais pas si cela a changé ma vie, mais cela a changé ma relation avec moi-même, avec les personnes qui m’entourent, le regard que je porte sur chaque situation que je traverse.
Je ne m’étendrai pas plus ici sur les bénéfices de la pratique, je pense qu’ils sont très singuliers, en lien avec l’histoire de chacun.
Par contre, je nourrirai ce blog avec des exemples concrets de situations qui illustrent quelque chose de l’esprit de la pleine présence. Des exemples tirés de mon vécu, de mes lectures ou de témoignages recueillis.
A bientôt, et en attendant je vous souhaite beaucoup de douceur dans ce monde incertain.